vendredi 30 décembre 2011

2011 en (à peu près) 50 chansons



Azealia Banks / "212"   
Un flow et une voix terribles. Crunk, electro et r'n'b, la Kelis des temps modernes pour le single de l'année, qui pilonne le crâne au marteau-piqueur.

Nite Jewel / "One Second of Love"
Une bonne chanson pop ne tient pas à grand-chose, la preuve.

The Rapture / "Come Back To Me"
Coupée en deux, additionnée d'arrangements casse-gueule, cette chanson ne devrait pas fonctionner. Un miracle.

Lana del Rey / "Video Games"
Lana del Rey est un montage médiatique et, selon le profil, sa tête fait franchement flipper. Elle n'en signe pas moins une grande chanson.  

Cass McCombs / "County Line" 
La chanson crève-coeur de l'année.

Timber Timbre / "Bad Ritual"
Deuxième grand album en deux ans pour Timber Timbre. 

Metronomy / "Corinne"
Plus encore que "The Bay", la mélodie parfaite de "The English Riviera". 

Orelsan / "Plus Rien ne m'étonne"
Chroniqueur hilarant d'une certaine jeunesse contemporaine, Orelsan réussit aussi son single le plus efficace.

The Weeknd / "What you need"
Une soul faussement sirupeuse et, pour le coup, franchement émouvante.

Foster The People / "Pumped-Up Kicks"
L'héritier du "1979" des Smashing Pumpkins, soit un single fédérateur et impeccable.

Woodkid / "Iron"
La version allégée des montages électro-pompiers de These New Puritans. Woodkid est plus fin songwriter que vidéaste.

Girls / "Vomit"
L'un des meilleurs groupes du monde. Et en plus, ça énerve mon pote Gaël.

Oneohtrix Point Never / "Replica"
Pas le feel-good album de l'année, mais l'une des expériences les plus troublantes de ces derniers mois.

Cat's Eyes / "I'm Not Stupid"
"I know I'm not the prettiest girl..." Le side-project du leader de The Horrors accouche d'une chanson.  

Elysian Fields / "Last Night On Earth"

Joseph d'Anvers / "Ma Peau Va Te Plaire"
Pour son dernier album, Bashung avait refusé une chanson de Dominique A ("Immortels"), et une autre de Joseph d'Anvers ("Ma Peau..."). Grossières erreurs.

Cults / "You Know What I Mean"
2'30 de bonheur sixties. 

Mondkopf / "The Song Of Shadows"
Plus noir, tu meurs.

Alister / "La Fonte des Glaces"
Alister a en partieloupé le cap du deuxième album, mais il propose toujours, par moments, ce qui ressemble le plus à une variété digne.

Chad VanGaalen / "Sara"
"Sara, wake me up when you're home..."

Destroyer / "Kaputt"
Le retour en force du saxophone. Si, si.

Washed Out / "Far Away"
La meilleure chanson d'un album qui, n'en déplaise à la hype, résiste mal aux écoutes successives.

Arctic Monkeys / "She's Thunderstorms"
Les Monkeys vieillissent sans panache, mais avec dignité.

The Shoes feat. Esser / "Stay The Same"
Le meilleur album de pop anglaise de l'année est signé par des rémois. (Les rémois sont les habitants de Reims.)

Sleigh Bells / "Born To Lose"
L'album qu'annonce "Born To Lose" s'appelle "Reign Of Terror". Rien à ajouter.

Miles Kane / "Come Closer"
Sur "Come Closer", Miles Kane reproduit, en solo, le petit miracle de The Last Shadow Puppets.

Scratch Massive feat. Chloé / "Closer"
Par décret, il sera bientôt interdit de produire une musique si outrageusement eighties. En 2011 (une dernière fois), ça passe.

The Strokes / "Machu Picchu"
La réussite du nouvel album des Strokes ne doit pas faire oublier qu'en 2009, Casablancas avait signé, en solo, un album important.

Keren Ann / Strange Weather"
La plus belle chanson d'un album charmant mais un peu propret.

The Black Keys / "Lonely Boy"
Riff parfait, production parfaite, vidéo parfaite.

Beirut / "Santa Fe"
Quand Beirut vire fanfare electro, il en est d'autant plus passionnant.

Gui Boratto / "Striker"
Un grand merci à New Order, dont la ligne de basse semble traverser, intacte, les époques.

Mogwai / "White Noise"
Mogwai lâche du leste sur ses penchants noisy, et ne perd rien au change.

James Blake / "Limit To Your Love"
James Blake pousse son songwriting minimaliste au-delà du dubstep. L'album est bluffant.

Bon Iver / "Calgary"
Bon Iver est un chialeux de première, mais le meilleur dans son genre.

Bombay Bicycle Club / "Shuffle"

Oh Land / "Wolf And I"
Belle chanson aux amples orchestrations. En plus, la demoiselle est sublime.

Kendrick Lamar / "Fuck Your Ethnicity"
L'une des meilleures intros de l'année. Dommage que la tension retombe un peu sur la suite de l'album.

Chapelier Fou / "Hahahahaha ?"
Petite merveille instrumentale, inexplicablement reléguée tout en bout du dernier EP du français.

Jono McCleery / "It's All"
Tristes et douces, des chansons tout en coton.

Radiohead / "Codex"
Il y avait tout de même une grande chanson (en mode "Pyramid Song", dix ans après) dans la petite cuvée 2011 des anglais.

Battles / "My Machines"
Battles abandonne son math-rock souvent passionnant et s'ouvre au format pop. Une (petite) tuerie.

The Horrors / "Still Life"
Il y a décidément du Simple Minds dans "Still Life". (Non, ne fuyez pas.)

Atlas Sound / "Te Amo"
En solo ou avec Deerhunter, Bradford Cox est un génie.

Josh T. Pearson / "Honeymoon's Great, I Wish You Were Here"
Ancien de Lift To Experience, un (long) temps disparu de la circulation, Josh T. Pearson ratiboise jusqu'aux mélodies dans un album minimaliste et splendide.

M83 / "Midnight City"
"Midnight City" condense le meilleur de l'art du français, soit une pop efficace en mode nostalgie 80's. Usant, à l'échelle d'un double-album.

Yuksek / "On A Train"
Plus pop que franchement électro, le deuxième album de Yuksek, pourtant porté par un single parfait, déçoit par endroits.

Holy Ghost ! / "I Wanted To Tell Her"
Holy Ghost décroche le pactole disco / rap old school sur une reprise de Ministry.

Drake feat. Rihanna / "Take Care" 
Pour la rencontre entre un featuring de Rihanna et un sample de Gil Scott Heron (le morceau est produit par Jamie XX); pour l'ensemble de l'album, aussi, où Drake emboîte le pas à Kanye West dans le registre du hip-hop dépressif.

Grimes / "Vanessa"
Voix et rythmique très synth-pop 90's, choeurs sous influence Cocteau Twins et stade terminal du make it clap. L'alliage est imparable. (La vidéo pique les yeux.)

Panda Bear / "Last Night At The Jetty"
L'esprit de Brian Wilson plane avec bonheur sur l'album de Panda Bear.  

Sepalcure / "Pencil Pimp"
En 2011, on était décidément en 1991. Mais la house de Sepalcure s'additionne heureusement d'accents dubstep très actuels.

Zola Jesus / ""Vessel"
Pour flipper un peu en attendant le prochain Fever Ray.

dimanche 11 septembre 2011

Tu te piques de politique, t'en gargarises, mais la survie de l'espèce, tu t'en fous bien. Tu te soucies de mémoire ouvrière et de structures inhabitées. De grand principes te guident ; seuls, les morts tiennent leur rang. Aimer, c'est se salir les mains. Tu le découvres un peu tard.

samedi 18 juin 2011

dis-moi tout

"Tu reconnais l'amour à sa dépouille. Tu t'en fais des manteaux de papier. Les poches en sont percées, par où s'enfuit le sens."

dimanche 24 avril 2011

30 ans

Hier, j'ai eu 30 ans. Un assez bon compromis entre mon âge mental (15) et celui de mes artères (45, au mieux).

mardi 12 avril 2011

dimanche 3 avril 2011

expiration de la date de rédemption

M. le Maire de Paris,

Je vous écris pour me plaindre. (J'ignore si je m'adresse à la bonne personne. Prière, si nécessaire, de rediriger mon courrier.)
Cette année, comme d'ailleurs les cinq précédentes, les rues ne m'ont pas été rendues. Je ne suis pas tout à fait idiot, je sais faire la différence entre une rue et une imitation de rue. Oui, j'ai fait mon catéchisme, je sais faire la différence entre Jésus et Houdini, un miracle et une astuce.
Quant à la chaleur tombée ces jours-ci, je dois dire qu'elle m'a laissé comme un arrière-goût de malaria, le sentiment d'un massacre à venir, comme on en voit sous les tropiques.
En revanche, je tiens à souligner la tenue irréprochable de la compagnie des pétasses héliportées qui, aux premiers jours du printemps, s'est abattue sur la ville. J'ai trouvé leurs culs très bien dessinés. (A ce propos : où stockez-vous les modèles d'hiver ? Disposez-vous d'entrepôts prévus à cet effet ? Vous me direz, un jour, ça m'intéresse.) Par contre, j'ai remarqué quelques pixels disgracieux dans la barbe de trois jours de leurs compagnons enseignants et architectes. J'ajoute que l'accent des pakistanais ("Non, vraiment, merci, je ne souhaite pas offrir une rose à ma voisine") m'a semblé un peu outré.
Toujours est-il qu'en prenant la rue Oberkampf, j'ai eu quelques hoquets d'enthousiasme ; en rentrant chez moi, j'ai même pensé ouvrir la fenêtre. Mais ce sursaut printanier n'a pas tardé à s'émousser, la faute en revenant à la faiblesse globale de votre reconstitution. Elle ne tient simplement pas.
Je vous dis ça sans méchanceté, c'est dans l'espoir qu'avec les moyens dont vous disposez, vous voudrez bien revoir un peu votre copie. D'autant plus que l'édition 2010 - 2011 de l'opération "Hiver à Paris" était, elle, particulièrement convaincante (mentions spéciales à bruit de pluie sur tôle, neige noire, déprime en basse luminosité, courant d'air froid dans transports en commun).
Vous n'êtes pas encore parvenus, vous et vos sbires simili socialistes, à me refouler vers Montreuil ou Bagnolet ; aussi me sens-je, et de plein droit, parisien à part entière. La souffrance bien réelle qui me tord les boyaux jusqu'à pas d'heure mérite bien l'illusion convaincante d'un printemps.
Je ne doute pas que vous saurez procéder aux ajustements nécessaires. Sans quoi, bientôt, plus personne ne croira en Paris.

samedi 2 avril 2011

un coup d'sans-fil à passer

"Alors, tu bosses dans un collège ? T'es surveillant ?
- Ouais. Mais, bon, c'est un job alimentaire.
- Ah.
- Ça veut pas dire que je les mange.
- Hein ?
- Les enfants. Ça veut pas dire que je les mange.
- Ah.
- ...
- ...
- ...
- Oh. Ça vient d'me rev'nir, j'ai un coup d'sans-fil à passer. Tu m'excuses, deux minutes ?
- Ouais. Bien sûr."
Son cul s'éloigne dans l'embrasure de la porte.