jeudi 31 décembre 2009

31/12/09 (raise your head and wear your wounds with pride, girl)

TOP CINE 2009







01 WENDY AND LUCY (Kelly Reichardt, ETATS-UNIS)
02 FISH TANK (Andrea Arnold, GRANDE-BRETAGNE)
03 LE TEMPS QU'IL RESTE (Elia Suleiman, FRANCE, PALESTINE)
04 MORSE (Tomas Alfredson, SUEDE)
05 GIRLFRIEND EXPERIENCE (Steven Soderbergh, ETATS-UNIS)
06 THE INFORMANT (Steven Soderbergh, ETATS-UNIS)
07 LE ROI DE L'EVASION (Alain Guiraudie, FRANCE)
08 LEGER TREMBLEMENT DU PAYSAGE (Philippe Fernandez, FRANCE)
09 CE CHER MOIS D'AOUT (Miguel Gomes, PORTUGAL)
10 IRENE (Alain Cavalier, FRANCE)

Les dix suivants, plus que méritants (je les indique, cette fois, dans l'ordre alphabétique) :

AU VOLEUR (Sarah Léonor, FRANCE), CANINE (Yorgos Lanthimos, GRECE), HADEWIJCH (Bruno Dumont, FRANCE), JUSQU'EN ENFER (Sam Raimi, ETATS-UNIS), L'AUTRE (Patrick Mario Bernard, Pierre Trividic, FRANCE), LE CHANT DES OISEAUX (Albert Serra, Espagne), LIVERPOOL (Lisandro Alonso, ESPAGNE, ARGENTINE, PAYS-BAS), UN TIR DANS LA TETE (Jaime Rosales, ESPAGNE), UNE NUIT A NEW-YORK (Peter Sollett, ETATS-UNIS), WINNIPEG MON AMOUR (Guy Maddin, CANADA).

Réflexion faite, je me souviens aussi de la douceur de 35 RHUMS, de la première séquence du poussif INGLORIOUS BASTERDS, de la dernière réplique des déconcertantes HERBES FOLLES, du visage de Mickey Rourke dans THE WRESTLER, d'un trip au LSD dans HOTEL WOODSTOCK, de l'inquiétant Denis Podalydès dans BANCS PUBLICS, du personnage interprété par Josh Brolin dans HARVEY MILK, d'un entretien avec les martyrs d'Al-Aqsa dans BRUNO, de la visite d'un commissariat dans PUBLIC ENEMIES, d'une fusillade nocturne dans VENGEANCE, du running gag des écureuils dans LA-HAUT, des épilogues de THE CHASER, GRAN TORINO, LA FILLE DU RER et REVANCHE, de la mort de Clotilde Hesme dans LES DERNIERS JOURS DU MONDE, de Schwarzenegger rajeuni dans TERMINATOR RENAISSANCE, de Zak Galifianakis dans VERY BAD TRIP, de Penelope Cruz dans LES ETREINTES BRISEES, d'un glacier scintillant dans TETRO, d'un dîner virant au massacre dans DELTA, etc.

J'ajoute que je regrette d'avoir manqué DEMINEURS, KATALIN VARGA, INLAND, UN PROPHETE, SINGULARITES D'UNE JEUNE FILLE BLONDE, UNITED RED ARMY, LA FEMME SANS TETE, 24 CITY, Z 32, LA NANA, YELLA et JERICHOW, et que je promets de me rattraper au plus vite...

PS : à regret, je n'intègre pas à mon top le splendide TOKYO SONATA de Kyoshi Kurosawa : l'ayant vu dans la foulée de sa projection à Cannes, je l'avais indiqué dans mon top 2008.

PPS : l'an prochain, objectif 100 films. Cette année, le compteur esr resté bloqué sous la barre des 90.

dimanche 20 décembre 2009

une année musicale







ALBUMS


1 Grizzly Bear / Veckatimest
2 The Horrors / Primary Colours
3 Dead Man's Bones / Dead Man's Bones
4 DM Stith / Heavy Ghost
5 Animal Collective / Merriweather Post Pavillion
6 Centenaire / 2 - The Enemy
7 Atlas Sound / Logos
8 Ramona Falls / Intuit
9 The Flaming Lips / Embryonic
10 Fever Ray / Fever Ray
11 Soulsavers / Broken
12 Richard Hawley / Truelove's Gutter
13 Marie-Flore / More than thirty seconds if you please
14 The Big Pink / A Brief History Of Love
15 Dominique A / La Musique
16 Joakim / Milky Ways
17 Elvis Perkins / In Dearland
18 Girls / Girls
19 Charlotte Gainsbourg / IRM
20 Beak / Beak
21 Antony and the Johnsons / The Crying Light
22 Aidan Moffat and The Best Ofs / How to Get to Heaven From Scotland
23 Julian Casablancas / Phrazes for the Young
24 School of seven bells / Alpinism
25 Converge / Axe to fall

SINGLES

1 Girls / Lust for Life
2 DM Stith / Pity Dance
3 Depeche Mode / Wrong
4 The Horrors / Sea Within a Sea
5 Grizzly Bear / Ready, Able
6 Flairs / Truckers Delight
7 Animal Collective / My Girls
8 The Big Pink / Velvet
9 Ciara feat. Missy Elliott / Work
10 Grizzly Bear / Two Weeks
11 Grizzly Bear / While You Wait For The Others
12 Yeah Yeah Yeahs / Zero
13 Phoenix / Lisztomania
14 Julian Casablancas / 11th Dimension
15 Dominique A / Immortels
16 Fever Ray / When I Grow Up
17 Dirty Projectors / Stillness Is The Move
18 The Termals / Now We Can See
19 Pet Shop Boys / Love, etc.
20 Bat For Lashes / Glass
21 Bon Iver / Blood Bank
22 St. Vincent / Marrow
23 Veto / Shake
24 Ramona Falls / I Say Fever
25 The Big Pink / Dominos

VIDEOS

1 Depeche Mode / Wrong
2 Kanye West / We Were Once A Fairytale
3 Girls / Lust for Life
4 The Flaming Lips / I Could Be A Frog
5 Grizzly Bear / Two Weeks
6 Department Of Eagles / No One Does It Like You
7 Charlotte Gainsbourg feat. Beck / Heaven Can Wait
8 Ciara feat. Missy Elliott / Work
9 Fever Ray / If I Had A Heart
10 DM Stith / Pity Dance

(L'année vidéo aura vu la consécration, légitime, de Patrick Daughters - à lui seul, Wrong, Two Weeks et No One Does It Like You - et le retour gagnant de Spike Jonze pour Kanye West. Il existe deux versions de la vidéo de Girls : la première, tous publics, et la seconde, dans laquelle un garçon prend le pénis de son ami pour un micro. La présence du Work de Ciara dans le top des meilleures vidéos de l'année doit beaucoup à : 1. ses tenues affriolantes 2. cette façon tout à fait improbable de marcher dans le sable en talons hauts 3. ce qu'elle fait avec ses cheveux après 3:30).

Que dire de plus ? You Were Good In Your Time de Morrissey m'a inspiré le scénario d'un court métrage ; Dead Houses de Wave Machines, The Jeweller's Hands des Arctic Monkeys, Ashes In Winter Light d'Elysian Fields, Last Night de Peter Bjorn and John, Tourist de Julian Casablancas, Duck, Hush and Be Still de Veto et Cedars of Lebanon de U2 (si, si) auraient fait de sérieux compétiteurs pour un top, très accessoire, des meilleures conclusions d'album ; et, depuis que j'ai fini de classer tous mes machins, d'autres me reviennent à l'esprit... et je ne suis plus très sûr de l'ordre...
Enfin, je dois citer, sans plus d'explications - sans quoi je trahirais le projet de ce blog - Wonder de Dan Black, I Can Be A Frog des Flaming Lips ou encore Love And Romance and a Special Person de Joakim.

mercredi 25 novembre 2009

fonctionnel

Je fonctionne avec un élément manquant.

L'important, dans cette phrase, n'est pas un élément manquant, mais je fonctionne.

mardi 3 novembre 2009

lartigue en renfort



Il faut bien le renfort des images d'un Lartigue - l'imaginaire qu'elles convoquent - pour contrer celles, plus sombres qui, par moments, m'envahissent : petits récits en forme de mauvais rêves, peuplés d'avatars pétrifiés, promis au gâchis, à l'échec.



Je me livre - comme les personnages de mes films - à une interminable battle de fictions.

dimanche 18 octobre 2009

"merveilleux moi-même"

C'est le titre de mon autobiographie. Je travaille en ce moment-même – oeuvre démente – à rassembler un maximum de preuves de mon génie. Je voudrais rendre compte de son ampleur et, si possible (car les livres ne sont pas infinis), de sa diversité.

La démarche est délicate. Ne regardant pas trop à la dépense, j'en ai laissé un peu partout. (Si par hasard je manquais de temps, elles me tombaient de la poche, se déployaient en mon absence. De petites créatures géniales, autonomisées, mais frappées de mon sceau, portant ma marque. Regardez bien derrière les canapés.)

De votre côté, SVP, si vous repensez à des choses, des évènements – en quoi je vous ai aidés , en diverses circonstances, à vous sentir mieux, résoudre un problème personnel, perdre du poids, boucler un travail mal engagé... N'hésitez pas à me contacter. Je ne peux pas me souvenir de tout.

D'avance, merci.

Balthazar C.


PS : si d'aventure d'autres souvenirs vous reviennent, des moments où j'aurais, d'après vos critères, induit une personne en erreur, défendu une position intenable (“stupide” ou “scandaleuse”, selon votre terminologie), piétiné les sentiments d'une fille, peiné à ouvrir une porte, préparer une mayonnaise ou classer des cubes de mousse par couleur (ou par ordre de grandeur), etc. – n'hésitez pas à m'en parler, je suis preneur. C'étaient peut-être encore des preuves de mon génie, et vous les aviez sans doute mal interprétées.
Vous ne pouviez pas savoir ; concevez que, de mon côté, je ne peux pas toujours gérer l'avance que j'ai sur vous. Ni même (rendez-vous compte) l'avance qu'il m'arrive d'avoir sur moi-même.

Oui, je suis parfois une énigme à moi-même, et pas des moindres.
Plus que la faim dans le monde, ou la physique quantique, mon sujet, transversal à tant d'autres (moi aussi, j'ai faim, moi aussi, je suis quantique), me préoccupe.

PPS : ces derniers temps – disons, depuis que vous me connaissez –, vous arrive-t-il de vous surprendre à développer des théories brillantes, disserter sur des sujets dont, quelques temps plus tôt, vous n'aviez pas même l'intuition ? Supposition : c'étaient peut-être des idées qu'à votre insu j'avais fait naître en vous.
Comment vous en voudrais-je ? Mes évidences sont vos extravagances.

Dans le fond, je n'ai qu'une crainte : que le brio de la langue avec laquelle je rapporte ces faits n'interfère avec les faits eux-mêmes, vous fasse un brouillard, long à percer, de sens, d'idées, d'images.
Je dois me faire tâcheron, mettre mon simple et modeste talent au service de mon complexe et immodeste génie. Oui – car je dispose, à loisir, des deux.

Sacré boulot, tout de même. Je voudrais vous y voir. Forcer son talent est une chose. Le brimer en est une autre.

vendredi 9 octobre 2009

pas si con



Regarder la photo d'une fille en écoutant Richard Hawley (le récent Truelove's Gutter, par exemple), c'est à coup sûr en tomber amoureux. Pour peu qu'elle soit mignonne, on en prend pour dix ans.

Je dis ça, mais j'ai pas vérifié. Je suis pas con, non plus.

mercredi 7 octobre 2009

Un mercredi après-midi,

je prononce, en public et à voix haute (et sans l'avoir préalablement pensé), le prénom d'une personne absente.

lundi 5 octobre 2009

post-scriptum anecdotique au précédent post dispensable

Dater le rock n'roll comme l'abstraction, le monochrome ? Je voudrais bien me satisfaire des Sun Sessions de Presley (1954), du Rocket 88 de Brenston et Turner (1951), voire de certains morceaux du jeune Fats Domino, mais l'écoute de Hank Williams (Move It On Over) ou Julia Lee (Snatch and Grab It) me plonge dans la plus grande perplexité. 47 ferait une chouette année.

Et le T-Bone Boogie de T-Bone Walker (45) ?

dimanche 4 octobre 2009

un truc abstrait (comme dans ta tête)




Je n'oublie pas Matisse, Porte-fenêtre à Collioures, "tendant vers l'abstraction" - poncif parmi les historiens d'art moderne, comme peut l'être Cronstadt chez les gauchistes - ; son projet "d'utiliser le noir comme une couleur de lumière", préfigurant Soulages. Mais Matisse n'est pas Kandinsky : il a nommé ces trois bêtes aplats de couleur Porte-fenêtre à Collioures, pas Noir Bleu Vert ni Composition 8.

Je n'oublie pas les monochromes d'Alphonse Allais, La récolte de la tomate sur les bords de la Mer Rouge par des cardinaux apoplectiques (voir plus haut) ou Stupeur de jeunes recrues apercevant pour la première fois ton azur, ô Méditerranée !, entre autres. Pour autant, je n'oublie pas la date (1918), l'importance historique du Carré blanc sur fond blanc de Malévitch.

Je n'oublie pas, donc, la question de l'intention en art qui, sans doute, fait la différence entre Allais et Malévitch ; le premier annonçant, sans le savoir, la modernité voulue, conceptualisée, près de quarante ans plus tard, par le second.
(Une autre idée serait plus séduisante : faire du geste d'Allais un pastiche préventif de celui de Malévitch.)

Et, pour être tout à fait honnête, je n'oublie surtout pas les mots de mon ami Ness, me tendant, pour mon anniversaire, la reproduction d'une oeuvre de Paul Klee :
"Tiens, un truc abstrait, comme dans ta tête."


PS : à l'instant précis où je tapais "Soulages" sur le clavier, j'ai reçu un message de ma chère V. :
SALUT EXPO RETROSPECTIVE SOULAGES 36 RUE DE SEINE GALERIE LANSBERG DU 16 OCT AU 14 NOV BIZ.

J'y serai.

vendredi 2 octobre 2009

Une chanson, un problème, une idée.

J'avais une chanson, un problème et une idée en tête. La chanson était triste, le problème ardu et l'idée, aussi belle qu'imprudente. La chanson est finie, le problème est réglé. What's next ?

vendredi 25 septembre 2009

une action de Lionel Messi n'est pas un aphorisme d'Oscar Wilde

L'auteur content de son travail ne peut pas, comme un footballeur qui vient de trouver la lucarne, courir en écartant les bras, aller se faire ovationner du côté de la tribune sud et sauter dans les bras de ses coéquipiers.

Je suppose qu'il n'y a pas de profession parfaite.

mercredi 23 septembre 2009

passagers clandestins

A la terrasse d'un bar, près du Jardin des Plantes, un metteur en scène de théâtre m'a confié, un jour de juillet 2004, que l'essentiel était en art de trouver un destinataire à son oeuvre.

Je venais de finir la rédaction d'une pièce qu'une amie m'avait commandée. Après avoir signé une mise en scène des Bonnes de Genet, elle souhaitait travailler sur un texte inédit. (Pour la petite histoire, le projet n'a jamais abouti, il dort dans mes archives. En l'état, c'est sans doute ce qu'il avait de mieux à faire. Je compte le reprendre l'été prochain.)

Nous parlions structure, sujet, personnages, mais, dans le fond, une seule chose le préoccupait : pour qui l'avais-je écrite ? Je me souviens d'autant mieux de sa question qu'étant à son sixième ou septième verre de rang, il l'a répétée plusieurs fois :
"C'est très joli, ce que vous me dites là, mais pour qui l'avez-vous écrite ?"

Le récit, le sens, l'écriture elle-même peuvent être obscurs, indéchiffrables à d'autres que moi (avec le temps, j'espère gagner en clarté) ; une chose, néanmoins, me semble toujours plus ou moins lisible : à travers eux, je m'adresse à quelqu'un. C'est parfois évident, presque grossier. Comme si je faisais signe de la main.

Combien de romans, de chansons, de films pour séduire une fille ou - la saison suivante - lui demander pardon ; briguer l'estime, la reconnaissance d'un père ; répondre à un problème posé dans une autre oeuvre, une interrogation formulée, partagée par un ami ? Combien, pour régler un vieux compte ?
On peut écrire aux sociétaires de son Académie intime : ceux dont l'exemple a compté ; dont la parole a façonné, interrogé ou ébranlé ce que nous sommes. Robert McLiam Wilson, dont j'ai mis, en épigraphe de ce blog, la première phrase d'Eureka Street, serait l'un d'eux.
On peut écrire à ses morts, à ses parents et proches disparus, aussi bien qu'à l'enfant qui n'est pas encore né. (Et peut-être est-ce à lui, d'ailleurs, que l'on aurait le plus à dire.)

Mon roman, chacun de mes petits films et certains des textes postés sur mon précédent blog, Le Livre du Courtisan, avaient leur destinataire, embarquaient à leur bord un passager clandestin.

Pour autant, rien d'exclusif dans cette sorte singulière de relation ; rien qui interdise à d'autres d'y trouver leur compte, une résonance personnelle.

Cette idée préside, parmi d'autres, à la création de ce blog. Welcome on board.